Les constructeurs automobiles n’ont jamais été aussi profitables, tout en n’ayant jamais vendu aussi peu de voitures !
Paradoxalement, les pénuries de composants leur ont offert l’opportunité de vendre moins, mais plus cher. Ils ont arrêté les remises, augmenté les prix et choisi les véhicules qu’ils voulaient produire. Le niveau actuel de marge d’exploitation des 25 plus gros constructeurs de la planète, avec un pic de 12,6 %, est exceptionnel.
En amont, les fournisseurs avec lesquels les constructeurs ont conclu des contrats pluriannuels n’ont pas la même marge de manœuvre pour relever leurs prix. Ainsi, pour la première fois depuis des décennies, les 50 plus gros équipementiers mondiaux sont devenus, en 2020, moins profitables que les constructeurs.
Par exemple, lors de la publication de ses résultats 2021, Valeo avait annoncé que 200 millions d’euros de hausse de coûts n’avaient pas pu être répercutés sur ses prix de vente, impactant d’autant le résultat.
Les grands groupes automobiles comme leurs fournisseurs ont dû faire face à une flambée des cours des matières premières et de l’énergie, notamment. Mais les seconds ne peuvent pas faire valser les étiquettes : « Les niveaux de prix des composants et des systèmes fabriqués par les équipementiers sont généralement contractualisés avec les constructeurs pour une période de quatre ans, explique Olivier Hanoulle, de Roland Berger. Il leur est souvent difficile de répercuter les augmentations ».
Le Figaro – Valérie Collet – le 28/06/22 à 17 :57
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